samedi 14 juillet 2012

14 Juillet


"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on ne dit rien, et on l'a dans le cul !".L-F Céline ...

Y EN A MARRE !!

Y en a marre de cette mascarade nationale. Y en a marre de cette foire du 14 juillet.
Léo Ferré en avait marre de cette propagande nationaliste et xénophobe. Il en est mort, un 14 juillet.

Voir défiler des bidasses galonnées, entendre vrombir des chars d’assaut, des hélicoptères et des avions de chasse, quelle tristesse !  Et quelle joie pour nos fabricants d’armes dont le succès place notre grande Patrie au 4 ème rang des assassins de la planète. Exciter les pulsions de mort de la foule a toujours été une bonne recette pour la conduire à l’abattoir ; et un bruyant et éblouissant feu d’artifice, c’est comme une fête guerrière sans risques. Pendant ce temps les obus et les drones de Dassault et ses concurrents tombent sur les populations de Syrie et de bien d’autres peuples du Monde.  Bon nombre de français ingurgitent encore du défilé, la guerre, ils l'oublient... 

Le nationalisme, l’excitation à la haine de l’autre, les guerres dites d’indépendance nationale ont toujours étouffées les luttes sociales pour une justice économique, pour une harmonie universelle. L’histoire  et l’actualité nous le démontrent.

Le 14 juillet 1789, la prise de la Bastille a été une révolution « sociale » et non pas « nationale ». Il ne s’agissait pas d’une « Union sacrée » entre la Monarchie et le peuple. Mais au contraire la volonté du peuple de mettre un terme aux injustices et aux privilèges des « dominants » de l’époque. La fête du 14 juillet n’a duré que le temps que la révolution sociale soit écrasée par les nouveaux maîtres, la bourgeoisie et l’armée. Elle a été supprimée par les Bonaparte et les rois et n’a refait surface qu’en 1880. Jules Ferry, président du Conseil de la troisième République en a fait une arme pour la revanche contre les prussiens. En même temps qu’il créait les « bataillons scolaires » pour apprendre le maniement des armes à des enfants scolarisés de 11 ans, il galvanisait l’Union sacrée « autour du drapeau tricolore pour asservir les peuples d’Asie et d’Afrique ». Pour donner bonne allure à cette honteuse mascarade dite nationale, il a fait promulguer une loi qui omet les années 1789 (Bastille) et 1790 (Fédération) pour ne fixer que le jour :14 juillet.

Le venin patriotique, nationaliste, xénophobe est toujours présent. Il inonde les discours des politiciens et des journalistes. Dans le journal Le Monde du 14 juillet 2012, un certain Serri, journaliste, lance l’anathème sur l’idéal internationaliste, et propose de réaliser une grande exposition « artistique » pour glorifier le drapeau bleu blanc rouge. Comme une ancienne candidate à la présidence le proposait, sous ce drapeau de la honte, chantons la Marseillaise et allons faire couler le sang de l’autre.

En 1941, j’avais 12 ans, un maitre d’école a voulu nous faire chanter « Maréchal nous voilà » : Avec quelques camarades nous avons refusé. C’est ça la patrie.

AZ  14 7 12

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