lundi 11 mars 2013

De l’utilité de l’Écrit le 7 Mars 2013



CHRONIQUE HEBDO        le 7 Mars 2013 …et au delà…


                        Vous ne l’aviez peut être pas remarqué, chers et fidèles écouteurs de notre chronique, mais nous n’étions pas là, ce matin du 7 mars. Abandon de poste, en ces temps de guerre… Imaginez les risques que nous prenons en désertant ignominieusement. Mais, rien à faire… Nous sommes pacifistes à tout crin. Nous n’en démordrons pas. Pépère Hollande et ses soudards ne nous font pas peur. D’ailleurs, nous avons eu le courage et la fierté de le trainer devant la Cour Pénale Internationale (voir le blog d’Archibald Zurvan) et nous ne désespérons pas de le voir enfermé dans une de nos célèbres et insalubres Maisons de Retraite, au personnel zélé de garde chiourme spécialiste de la maltraitance. (Le Monde Janvier 2013 et octobre 2009).

 De l’utilité de l’Écrit

Mais, vous allez vous exclamer, venez en au fait ! Quels commentaires de l’actualité alliez-vous l’intention de  faire ? Comment allez-vous passer de la parole à l’écrit ? Il va falloir transformer vos « écouteurs » en lecteurs. Si vous leur dites que les paroles s’envolent et que les écrits restent, ils vont vous trouver bien présomptueux. Et bien, pour vous répondre, chers amis, nous avons interrogé sur ce sujet de la prééminence de l’écrit, un vieux spécialiste,, un fondateur de la grammaire. Et voilà sa réponse : l’écriture est  simple « servante » de la Parole. Il précisait : « Langage et Écriture sont deux systèmes de signes distincts : l’unique raison d’être du second est de représenter le premier ». De la part du fondateur de la Linguistique moderne, Ferdinand de Saussure, cette reconnaissance de la prééminence du langage parlé, du « Parlé » sur l’« Écrit » nous rassure.  Avoir un rôle de « représentation », de figuration, de matérialisation, de symbolisation du langage, ça n’est pas rien, ça n’est pas de la roupie de sansonnet.

Alors, on se lance. Trois sujets principaux nous ont inspiré et un additif.

1 La bataille sociale
2 La guerre d’Afrique
3 Sciences Po : «Un Rempart contre la Démocratie  »
 et un petit additif sur l’affaire Hessel !

1 La Bataille sociale :
La manifestation contre le sabotage du droit du travail a malheureusement montré l’absence de courage et de détermination des Organisations syndicales. Au point que les salariés outrepassent les consignes de résignation de leurs bureaux politiques. Occupation du siège de la Direction de « Goodyear » et affrontements avec la flicaille gouvernementale. Les promesses de reclassement des licenciés sont trahies : la moitié des 1800 ouvriers de « Continental »  attendent, au chômage, depuis un an leur reclassement. Les nouvelles mesures visent à diminuer les retraites et à reculer le départ des travailleurs âgés au delà de 60 ans. La logique de la compétitivité, de la performance, de la « flexibilité », la possibilité pour l’employeur de , sous prétexte d’un ralentissement des affaires, de diminuer le salaire en augmentant le temps de travail et en brandissant la menace du licenciement si le salarié refuse ces conditions mais aussi de changer de poste ou même de lieu de travail , cette logique n’est pas seulement celle du patronat mais du pouvoir socialiste. Elle conduit au découragement, au renoncement au combat, à des suicides comme à « « Pal - Emploi », 
à La Poste ou ailleurs. Mais la bataille sociale touche aussi tous les services publics de la santé, de l’école, de la famille. Pour faire oublier ses mesures d’austérité qui ne touchent que les plus pauvres et épargnent les banques et les riches, le pouvoir tente de faire diversion : congés scolaires, congé parental pour le père, programmes à long terme et non financés dans l’urbanisation et les transports. Pour appliquer le programme « Sarkozy » de la réaction et des patrons du Medef, il faut, chaque jour, inventer des faux semblants : Les « communicants » de la honte sont là pour ça.

2 La guerre d’Afrique.

Les conséquences telles les prises d’otages, les exécutions sommaires des « suspects », l’occupation par l’armée  d’un village malien suspecté de complaisance avec les islamistes, sont considérées par le pouvoir socialiste et l’armée, comme des « dommages collatéraux » inévitables.  On glorifie, comme s’ils avaient sauvé la patrie, au son de la musique militaire et sous le tombeau de Napoléon, les légionnaires volontaires pour tuer et se faire tuer. Nous devons être fiers d’être l’un des cinq premiers fabricants d’armes au Monde. Le chef de l’État fait le voyageur de commerce pour les vendre. Et si les marchands de canons ne vendent pas assez, Hollande, le Président  leur en achète et fait de la publicité pour le recrutement de soldats et de marins. Et pourquoi pas imposer l’achat, par chacun d’entre nous, d’une arme de « « protection » contre l’ « autre » ?  Déjà, (Le Monde 7 Mars 2013) « plus de 10 millions d’armes à feu illégales seraient en circulation en  France » et plus de 350 « Bourses » de commerce des armes fonctionnent en permanence. Cette indirecte et misérable apologie du meurtre, sous prétexte de défendre le droit des peuples à la Justice, au respect de leur dignité, alors qu’il ne s’agit que de jeux stratégiques pour garder ou prendre le pouvoir sur ces peuples, est relayée par les Médias. Pour fêter son intronisation comme directrice du journal Le Monde, (8 Mars2013), la Une du numéro et deux pages intérieures sont consacrées à cette forme d’apologie du  crime. On peut lire : « Exclusif…Au cœur de la guerre du Mali…notre reporter…fait un récit et des photos exceptionnels… » Suivent deux pleines pages de banalités écrites ou photographiés sensées susciter l’admiration du lecteur. Mais soyons rassurés : La nouvelle directrice du journal nous laisse penser, après avoir fait un éloge conventionnel de ses prédécesseurs, que ce genre d’initiative « exclusive » s’inscrit bien dans les « valeurs » défendues par son journal. Comment , pour ne pas vexer le pouvoir d’État et son « populisme » abject (La Patrie,, le Drapeau, La glorieuse Armée, La Marseillaise, Les morts pour La France …), un journal peut il se comporter avec une telle lâcheté ? Il lui suffirait pourtant de tenir compte des propres articles critiques faits par certains de ses journalistes.  Le guêpier, le bourbier Malien, avec son chef d’État putschiste et intérimaire, avec son colonel  Sanogo, également putshiste au second degré,  qui « limoge » 62 généraux maliens pour les remplacer par ses hommes de main et ainsi renforcer la « Brocante » que constitue l’armée malienne. (Le Monde 10 mars 2013). Cette bouffonnerie sinistre, à laquelle aucun autre pays du Monde n’a envie de participer, laissera les populations du Mali plus misérables qu’avant. Envisageant de telles conséquences, est il digne d’un journal de consacrer trois pages, sous couvert d’exclusivité, à une mauvaise bande dessinée sur Tintin en Afrique ? Le même journal  excite à l’intervention en Syrie. Or tout indique que, quel que soit le camp qui s’empare du pouvoir, ce sera le chaos d’un affrontement fratricide entre sunnites et chiites.  Même les rebelles non religieux, découragés,  abandonnent la lutte.

3 Sciences Po : « Un rempart contre la démocratie »

S’il ne s’agissait pas de personnages qui prétendent être seuls à être capables de nous gouverner et de ce fait nous interdisent de nous organiser et de gérer nos propres affaires sans leur intermédiaire, les aventures de ces « élites auto (et sciences po) proclamées » pourraient aussi faire l’objet d’une bande dessinée. Connivences, Réseaux de relations, petits arrangements entre amis, actions claniques, politiciens, hommes d’affaires, journalistes, issus de Sciences Po, de l’ENA, de Polytechnique et autres n’ont  qu’un but : garder un pouvoir sans partage, quelque soit le domaine d’action. Le fondateur de Sciences Po, Émile Boutmy, n’écrivait-il pas, après la Commune de Paris de 1871 :  « Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment elles-mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que, derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie. » Pas d’ambigüité, pour que les élites ( les classes élevées ) n’aient plus à subir le droit du plus nombreux et que ce droit (la démocratie) se heurte à un « rempart », Sciences Po, permettant aux classes élevées de conserver leurs prérogatives, à savoir leurs privilèges.

Depuis plus de six mois, à Sciences Po, on cherche à remplacer un directeur mort. ( lire sur le blog Archibald Zurvan les aventures de Casanova). Les deux seigneurs qui président l’organisme et choisissent le directeur à leur botte sont impliqués dans des malversations relevées par la Cour des comptes. L’un, le banquier Pébereau, cède la place ; l’autre l’« économiste » corse de religion napoléonienne, Casanova, s’accroche. Grace à son réseau mafieux, il règne en maitre sur toutes les instances délibératives de l’Organisme. Il peut se permettre de refuser d’appliquer les instructions d’un ministre et a ses entrées au gouvernement. Il vient de choisir le nouveau directeur, ami du précédent accusé de mauvaise gestion et notamment de s’être attribué des rémunérations exorbitantes (plus de  570 000 euros par an). Le gouvernement n’a même pas osé suivre les recommandations de la Cour des Comptes visant à modifier les statuts de Sciences Po, en partie pour évincer le corse.

Le nouvel homme lige aux ordres de Casanova, un certain F. Mion, après S.Po, ENA, Normale, Conseil d’État, est secrétaire général de Canal Plus. Il a aussi comme protecteur le célèbre banquier, Jacques Attali, conseiller de Mitterand puis nommé par Sarkozy Président de la Commission pour la Libération de la Croissance Française. Il est difficile de connaître le rôle exact du secrétaire général de Canal ! S’occupe-t-il de la sécurité et du recrutement des agents chargés d’espionner les journalistes et autres agents de l’entreprise (affaire de l’humoriste Gaccio en décembre 2011) ? Ou encore, supervise t il la « machine de guerre publicitaire » qui fait le fond de commerce de cette station. (Tech Medias Actualités 4 mars 2013). Est ce lui qui a engagé le producteur d’un célèbre spot publicitaire ? On peut voir, déjà, le succès de la machine de guerre : «  Les exemples de la traduction publicitaire de ce nouveau positionnement ? Ils pullulent. A commencer par le fameux spot publicitaire de « L'Ours », qui vient de recevoir le titre du spot le plus primé au monde. On y découvre un plantigrade devenu réalisateur façon Quentin Tarantino, dirigeant les acteurs, animant en despote les réunions de brainstorming …

Les « classes élevées » sont bien avisées de consolider le fameux « rempart » contre le peuple en l’abreuvant de sottises et d’ignominies. Quoi de plus solide bêtisier de la résignation jubilatoire que cette « ignoble réclame » dont parlait Elysée Reclus au début du 20 ème siècle ? Comble de bonheur pour F. Mion, il va bénéficier d’un associé de choix. P. Le Lay, spécialiste à TF1 du « cerveau disponible ». Non seulement il aura à sa botte un adepte du décervelage, mais un éminent professeur de breton. Depuis février, en effet, la langue bretonne est enseignée à Sciences Po et les cours sont assurés par Patrick Le Lay et une chanteuse Nolwenn Leroy. Comme le dit un humoriste : « Pour lutter contre la mondialisation, rien de tel qu’ouvrir un master de galettes » (Le Monde 7 mars 2013). Sauf reprise en mains par le gouvernement, Mion sera le nouveau directeur et J C Casanova aura gagné. Ses fidèles, qui pleurnichaient et venaient à son secours lorsqu’il était, soi disant, maltraité par les Médias, vont être soulagés. En premier lieu le sieur Badinter, l’un des 37 « indignés ».(Le Monde 16 décembre 2012) En effet le « rempart » publicitaire, cette « machine de guerre » de Canal+ étant gagnant, il pourra fêter, avec sa compagne présidente de Publicis et M Levy président du directoire qui vient de se verser 16 millions d’euros de rémunération « différée », une belle opportunité commerciale pour la gigantesque Société de publicité. Comme le disait l’un des nombreux candidats au poste de directeur : « On FAIT Sciences Po mais on ne pose jamais la question : Qu’est ce qu’on fait à  Sciences Po. »


4 Additif : L’affaire Hessel.


            Un lecteur du Monde (9 mars 2013) tente d’expliquer le sens de cette unanimité dans les éloges distribués à Stéphane Hessel, mort. Comment expliquer cet unanimisme ? Il propose deux hypothèses : « soit les idées qu’il a défendues tout au long de sa vie étaient insignifiantes et donc peu susceptibles de nourrir une controverse, soit, tout au contraire, elles étaient de nature à changer radicalement notre vision du Monde mais il est entendu qu’en ce cas elles doivent rester à l’état d’utopies sympathiques. Dès lors, l’enterrement au Panthéon s’impose… ». Quant à moi je pense que les deux hypothèses se rejoignent dans l’insignifiance et la bonne conscience conservatrice. Le symbole même de ce conformisme « indigné » et de bon aloi est l’enterrement aux Invalides, avec cercueil couvert d’un drapeau tricolore et transporté au son de la musique militaire par des militaires de l’Armée de l’Air, sous les yeux embués de Hollande et toute sa clique. Qu’on évoque de « sympathiques utopies » pour bercer le bon peuple, mais sans plus. Dans la même veine des idées généreuses qui doivent rester lettre morte, Victor Hugo écrivait déjà dans le journal « Le Rappel », en avril 1871 : « je suis pour la Commune en principe et contre la Commune dans l’application ». Surtout ne pas déposséder les « classes élevées » de leurs privilèges. En outre dans Le Monde du 6 mars 2013, un ancien PDG de l’AFP évoque le mensonge qu’a instillé et laissé se propager Hessel à propos de son rôle dans la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’homme, rédaction à laquelle il n’a jamais participé. Le mensonge et la malfaisance vont de pair. En 1982, alors qu’il était membre de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et qu’il s’agissait d’attribuer des fréquences aux Radios libres qui se créaient, Hessel tentait de s’opposer, par toutes sortes de moyens dilatoires, à la création de Radio Libertaire. Paix à son âme et qu’il repose au Panthéon de Boudha.



ENVOI : Le « Chanteur de l’Écrit » 
            « Écrirais-je par amour pour les hommes, s’interroge Stirner. Non, j’écris parce que je veux mettre au monde mes pensées et leur y donner vie et si je prévoyais qu’elles vous feraient perdre votre repos et votre paix… je ne les en sèmerais pas moins.
Faites en ce que vous voulez, c’est votre affaire. Mais non seulement ce n’est pas par amour pour vous, mais pas même par amour de la « vérité » que je dis ce que je pense.
Je chante comme l’oiseau
            Qui peuple les branchages
            Le chant qui sort de ma gorge
            Lui est suffisante récompense

Je chante parce que je suis chanteur. Et je me sers de vous parce que j’ai besoin d’oreilles pour m’écouter ».




























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