"A force de ne pas parler des choses, par élégance, on
ne dit rien, et on l'a dans le cul !".L-F Céline ...
Y en a marre de cette mascarade nationale. Y en a marre de
cette foire du 14 juillet.
Léo Ferré en avait marre de cette propagande nationaliste et
xénophobe. Il en est mort, un 14 juillet.
Voir défiler des bidasses galonnées, entendre vrombir des
chars d’assaut, des hélicoptères et des avions de chasse, quelle
tristesse ! Et quelle joie
pour nos fabricants d’armes dont le succès place notre grande Patrie au 4 ème
rang des assassins de la planète. Exciter les pulsions de mort de la foule a toujours
été une bonne recette pour la conduire à l’abattoir ; et un bruyant et
éblouissant feu d’artifice, c’est comme une fête guerrière sans risques.
Pendant ce temps les obus et les drones de Dassault et ses concurrents tombent
sur les populations de Syrie et de bien d’autres peuples du Monde. Bon nombre de français ingurgitent encore du défilé, la guerre, ils l'oublient...
Le nationalisme, l’excitation à la haine de l’autre, les
guerres dites d’indépendance nationale ont toujours étouffées les luttes
sociales pour une justice économique, pour une harmonie universelle.
L’histoire et l’actualité nous le
démontrent.
Le 14 juillet 1789, la prise de la Bastille a été une
révolution « sociale » et non pas « nationale ». Il ne
s’agissait pas d’une « Union sacrée » entre la Monarchie et le
peuple. Mais au contraire la volonté du peuple de mettre un terme aux
injustices et aux privilèges des « dominants » de l’époque. La fête
du 14 juillet n’a duré que le temps que la révolution sociale soit écrasée par
les nouveaux maîtres, la bourgeoisie et l’armée. Elle a été supprimée par les
Bonaparte et les rois et n’a refait surface qu’en 1880. Jules Ferry, président du
Conseil de la troisième République en a fait une arme pour la revanche contre
les prussiens. En même temps qu’il créait les « bataillons
scolaires » pour apprendre le maniement des armes à des enfants scolarisés
de 11 ans, il galvanisait l’Union sacrée « autour du drapeau tricolore
pour asservir les peuples d’Asie et d’Afrique ». Pour donner bonne allure
à cette honteuse mascarade dite nationale, il a fait promulguer une loi qui
omet les années 1789 (Bastille) et 1790 (Fédération) pour ne fixer que le
jour :14 juillet.
Le venin patriotique, nationaliste, xénophobe est toujours
présent. Il inonde les discours des politiciens et des journalistes. Dans le
journal Le Monde du 14 juillet 2012, un certain Serri, journaliste, lance
l’anathème sur l’idéal internationaliste, et propose de réaliser une grande
exposition « artistique » pour glorifier le drapeau bleu blanc
rouge. Comme une ancienne candidate à la présidence le proposait, sous ce
drapeau de la honte, chantons la Marseillaise et allons faire couler le sang de
l’autre.
En 1941, j’avais 12 ans, un maitre d’école a voulu nous
faire chanter « Maréchal nous voilà » : Avec quelques camarades
nous avons refusé. C’est ça la patrie.
AZ 14 7 12
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