Quand Léo Férré soutenait la Cause du Peuple !
mardi 13 août 2019
Le Fascisme démocratique en marche à Nantes comme ailleurs.
Quand Léo Férré soutenait la Cause du Peuple !
Se mettre en lutte est une victoire !
1) Texte emprunté sur le site de là-bas si j'y suis....
Les médias c’est une gomme, une grosse gomme qui efface
alors qu’elle prétend montrer, c’est la fabrique de l’oubli, c’est l’ardoise
magique, on efface tout et on recommence et au suivant et au suivant.
Une diarrhée permanente et on tire la chaîne, première
chaîne, deuxième, troisième et ainsi de suite. Parfois c’est tant mieux,
parfois c’est bien dommage. Des trésors disparaissent ainsi, des bijoux, des
boussoles, des lumières, des plans d’évacuation, des équations mirobolantes,
des brins de bruyère et des traits de génie. Mais non, tout doit disparaître,
le monstre avale tout. Surtout les paroles, c’est en premier ce qui s’envole et
croyez que ça nous fait pas plaisir à nous autres, les rémouleurs du micro.
Prenez les Gilets jaunes. Dès le début en novembre on a couru de manifs en
ronds-points, Gaylord, Dillah, Sophie et toute l’équipe pour vous faire
partager ce qui se vivait là, ce qui se disait là, de profond, de sincère, de
violent, d’irréversible et d’inattendu dans un monde de plus en plus maussade
et dégonflé. Un genre de miracle social en somme, qui bien sûr n’allait pas
durer. Sauf que ça a duré, sauf que ça dure et que ça dure durement. Mais vers
où ? Émancipation ou réaction ? Et comment ? Quelle violence face à la violence
dominante ? D’où l’envie pour préparer la rentrée de revenir sur ces paroles
envolées, en radio bien sûr, mais aussi en noir sur blanc, fidèlement
transcrites, à lire et à relire, au moins pour la saveur fraternelle de la
lutte.
Se mettre en lutte est une victoire, peu importe l’issue.
Rompre les rangs, relever la tête, affronter le maître, ne plus se laisser
intimider par les fanfarons médiatiques, sortir de la solitude et de la honte
d’avoir honte, découvrir que d’autres, beaucoup d’autres en ont ras-le-cul, se
retrouver, parler, gueuler, se faire cuire des saucisses et boire au même
goulot. Même si c’est quelques heures, quelques jours, c’est déjà ça que Macron
n’aura pas, ni les siens, ni leurs chiens. Et voila que ça dure depuis des
mois, et depuis des mois ça décline, et depuis des mois c’est fini, les experts
le répètent en boucle.
Sauf que ça dure, ça dure durement.
Si on faisait deux tas, un tas avec les paroles des Gilets
jaunes et un tas avec les commentaires sur les Gilets jaunes, on verrait que la
masse des commentaires est cent fois plus haute, mille fois plus lourde. Depuis
des mois on a une parfaite illustration de ce que répétait Pierre Bourdieu au
sujet de ceux de la classe populaire : ils sont plus parlés qu’ils ne parlent
et lorsqu’ils parlent, ils parlent comme ceux qui parlent d’eux [1]. Sauf cette
fois, surtout au début, surtout sur les ronds-points un peu partout dans le
pays, un autre langage soudain s’est fait entendre.
L’insoumission commence par les mots. Par oser les mots.
Cette langue que le beau monde disait morte c’est le très ancien cri du peuple
quand l’injustice vous écrase la poitrine et vous arrache les dents. Il faut
l’écouter cette parole, la faire entendre, la partager sur les petits ruisseaux
jusqu’à atteindre un beau jour les grandes rivières sous la lune.
Daniel MERMET
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