Rendez-vous à la librairie bibliothèque du CIRA, rue
Consolat à Marseille, le samedi 7 Octobre à 17 h pour débattre avec Fred
Morisse à propos de son livre "Un hiver de chien".
Victor
Hugo qualifia la période
s'étirant de juillet 1870 à juin 1871 de «
Terrible ». Elle commença par la déclaration de guerre de la France à la Prusse
et s'acheva par l'écrasement de la Commune de Paris, la Semaine Sanglante, le
massacre des ouvriers parisiens par l'armée française. « Le sol de Paris est
inondé de sang et jonché de cadavres. Le spectacle est affreux. Il servira de
leçon », déclara Adolphe Thiers. Entre temps, Napoléon III fut fait prisonnier
par les Prussiens à Sedan, le Second Empire s'écroula, la Troisième République
fut déclarée, la Prusse et ses alliés, vainqueurs, s'unifièrent pour créer une
grande Allemagne et sacrèrent Guillaume empereur.
Et Paris vécut un siège effroyable de 5 mois.
C'est cette époque méconnue de l'Histoire que Fred Morisse
nous narre dans un Hiver de chien.
Le froid terrible, la Seine gelée, les températures
descendant jusqu'à -18°.
Les maladies qui emportaient les plus faibles.
Le manque de nourriture, les animaux de la ville qui
payèrent un effroyable tribut à la guerre. Oiseaux, rats, chiens, chats,
chevaux finirent en pâtés, en steaks, en entrecôtes…
Les animaux des zoos, eux, régalèrent les fins palais de la
population aisée des beaux quartiers. Ce furent aussi les départs en ballons
pour communiquer
avec l'extérieur, le retour aléatoire des pigeons qui
ramenaient sous leurs ailles des nouvelles de la province. Les civils qui
s'engagèrent en masse dans la Garde nationale, les batailles autour de Paris
pour rompre l'encerclement des armées allemandes, le bombardement de la ville.
Le peu d'entrain du gouvernement dit de « la Défense nationale » à lutter
contre l'ennemi, redoutant plus encore les ouvriers que les Prussiens.
Les clubs politiques où l'on commença à crier à la trahison
et à réclamer l'instauration de la Commune pour remplacer ce gouvernement.
Un hiver de chien nous plonge aussi dans un Paris en partie
disparu, alors en plein travaux haussmanniens. Quartier populaire et ouvrier
s'il en fut, quartier des tanneurs, des chiffonniers, des blanchisseurs, le 13e
arrondissement sert de cadre à la trame du roman. La Butte-aux-Cailles, les
Gobelins, la Glacière, et la Bièvre, dont les deux bras coulaient encore à ciel
ouvert. À travers le regard d'un bande de gosses et du chien Floréal, ce roman
nous fait revivre le quotidien du peuple de Paris, et fera découvrir à celles
et ceux qui la connaissent mal cette période de l'Histoire.
Membre de la maison d'édition Chant d'orties, peintre et
illustrateur, Fred Morisse est aussi l'auteur de nouvelles et romans adulte et
jeunesse s'inscrivant dans la lignée de la littérature sociale.
Et si venir à Marseille le 7 Octobre n'est pas possible, signalons que deux émissions chronique hebdo en décembre 2016 et Radio Saint Affrique en 2017 ont invité l'auteur pour parler de ce moment d'histoire peu connu....
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