CHRONIQUE HEBDO le 7 Mars 2013 …et au delà…
Vous
ne l’aviez peut être pas remarqué, chers et fidèles écouteurs de notre
chronique, mais nous n’étions pas là, ce matin du 7 mars. Abandon de poste, en
ces temps de guerre… Imaginez les risques que nous prenons en désertant
ignominieusement. Mais, rien à faire… Nous sommes pacifistes à tout crin. Nous
n’en démordrons pas. Pépère Hollande et ses soudards ne nous font pas peur.
D’ailleurs, nous avons eu le courage et la fierté de le trainer devant la Cour
Pénale Internationale (voir le blog d’Archibald Zurvan) et nous ne désespérons
pas de le voir enfermé dans une de nos célèbres et insalubres Maisons de
Retraite, au personnel zélé de garde chiourme spécialiste de la maltraitance.
(Le Monde Janvier 2013 et octobre 2009).
De l’utilité de l’Écrit
Mais, vous allez vous exclamer, venez en au fait ! Quels
commentaires de l’actualité alliez-vous l’intention de faire ? Comment allez-vous passer
de la parole à l’écrit ? Il va falloir transformer vos « écouteurs »
en lecteurs. Si vous leur dites que les paroles s’envolent et que les écrits
restent, ils vont vous trouver bien présomptueux. Et bien, pour vous répondre,
chers amis, nous avons interrogé sur ce sujet de la prééminence de l’écrit, un
vieux spécialiste,, un fondateur de la grammaire. Et voilà sa réponse :
l’écriture est simple
« servante » de la Parole. Il précisait : « Langage
et Écriture sont deux systèmes de signes distincts : l’unique raison
d’être du second est de représenter le premier ». De la part du fondateur de la Linguistique moderne,
Ferdinand de Saussure, cette reconnaissance de la prééminence du langage parlé,
du « Parlé » sur l’« Écrit » nous rassure. Avoir un
rôle de « représentation », de figuration, de matérialisation, de
symbolisation du langage, ça n’est pas rien, ça n’est pas de la roupie de
sansonnet.
Alors, on se lance. Trois sujets principaux nous ont
inspiré et un additif.
1 La
bataille sociale
2 La
guerre d’Afrique
3 Sciences
Po : «Un Rempart contre la Démocratie »
et un petit additif sur l’affaire Hessel !
1 La
Bataille sociale :
La manifestation contre le sabotage du droit du travail a
malheureusement montré l’absence de courage et de détermination des
Organisations syndicales. Au point que les salariés outrepassent les consignes
de résignation de leurs bureaux politiques. Occupation du siège de la Direction
de « Goodyear » et affrontements avec la flicaille gouvernementale.
Les promesses de reclassement des licenciés sont trahies : la moitié des
1800 ouvriers de « Continental » attendent, au chômage, depuis un an leur reclassement. Les
nouvelles mesures visent à diminuer les retraites et à reculer le départ des
travailleurs âgés au delà de 60 ans. La logique de la compétitivité, de la
performance, de la « flexibilité », la possibilité pour l’employeur
de , sous prétexte d’un ralentissement des affaires, de diminuer le salaire en
augmentant le temps de travail et en brandissant la menace du licenciement si
le salarié refuse ces conditions mais aussi de changer de poste ou même de lieu
de travail , cette logique n’est pas seulement celle du patronat mais du
pouvoir socialiste. Elle conduit au découragement, au renoncement au combat, à
des suicides comme à « « Pal - Emploi »,
à La Poste ou ailleurs. Mais la bataille sociale touche
aussi tous les services publics de la santé, de l’école, de la famille. Pour
faire oublier ses mesures d’austérité qui ne touchent que les plus pauvres et
épargnent les banques et les riches, le pouvoir tente de faire diversion :
congés scolaires, congé parental pour le père, programmes à long terme et non
financés dans l’urbanisation et les transports. Pour appliquer le
programme « Sarkozy » de la réaction et des patrons du Medef, il
faut, chaque jour, inventer des faux semblants : Les « communicants »
de la honte sont là pour ça.
2 La
guerre d’Afrique.
Les conséquences telles les prises d’otages, les
exécutions sommaires des « suspects », l’occupation par l’armée d’un village malien suspecté de
complaisance avec les islamistes, sont considérées par le pouvoir socialiste et
l’armée, comme des « dommages collatéraux » inévitables. On glorifie, comme s’ils avaient sauvé
la patrie, au son de la musique militaire et sous le tombeau de Napoléon, les
légionnaires volontaires pour tuer et se faire tuer. Nous devons être fiers
d’être l’un des cinq premiers fabricants d’armes au Monde. Le chef de l’État
fait le voyageur de commerce pour les vendre. Et si les marchands de canons ne
vendent pas assez, Hollande, le Président leur en achète et fait de la publicité pour le recrutement de
soldats et de marins. Et pourquoi pas imposer l’achat, par chacun d’entre nous,
d’une arme de « « protection » contre l’
« autre » ? Déjà,
(Le Monde 7 Mars 2013) « plus de 10 millions d’armes à feu illégales
seraient en circulation en France »
et plus de 350 « Bourses » de commerce des armes fonctionnent en
permanence. Cette indirecte et misérable apologie du meurtre, sous prétexte de
défendre le droit des peuples à la Justice, au respect de leur dignité, alors
qu’il ne s’agit que de jeux stratégiques pour garder ou prendre le pouvoir sur
ces peuples, est relayée par les Médias. Pour fêter son intronisation comme
directrice du journal Le Monde, (8 Mars2013), la Une du numéro et deux pages
intérieures sont consacrées à cette forme d’apologie du crime. On peut lire :
« Exclusif…Au cœur de la guerre du Mali…notre reporter…fait un récit et
des photos exceptionnels… » Suivent deux pleines pages de banalités
écrites ou photographiés sensées susciter l’admiration du lecteur. Mais soyons
rassurés : La nouvelle directrice du journal nous laisse penser, après
avoir fait un éloge conventionnel de ses prédécesseurs, que ce genre
d’initiative « exclusive » s’inscrit bien dans les
« valeurs » défendues par son journal. Comment , pour ne pas vexer le
pouvoir d’État et son « populisme » abject (La Patrie,, le Drapeau,
La glorieuse Armée, La Marseillaise, Les morts pour La France …), un journal
peut il se comporter avec une telle lâcheté ? Il lui suffirait pourtant de
tenir compte des propres articles critiques faits par certains de ses
journalistes. Le guêpier, le
bourbier Malien, avec son chef d’État putschiste et intérimaire, avec son
colonel Sanogo, également
putshiste au second degré, qui
« limoge » 62 généraux maliens pour les remplacer par ses hommes de
main et ainsi renforcer la « Brocante » que constitue l’armée
malienne. (Le Monde 10 mars 2013). Cette bouffonnerie sinistre, à laquelle
aucun autre pays du Monde n’a envie de participer, laissera les populations du
Mali plus misérables qu’avant. Envisageant de telles conséquences, est il digne
d’un journal de consacrer trois pages, sous couvert d’exclusivité, à une
mauvaise bande dessinée sur Tintin en Afrique ? Le même journal excite à l’intervention en Syrie. Or
tout indique que, quel que soit le camp qui s’empare du pouvoir, ce sera le
chaos d’un affrontement fratricide entre sunnites et chiites. Même les rebelles non religieux,
découragés, abandonnent la lutte.
3
Sciences Po : « Un rempart contre la démocratie »
S’il ne s’agissait pas de personnages qui prétendent être
seuls à être capables de nous gouverner et de ce fait nous interdisent de nous
organiser et de gérer nos propres affaires sans leur intermédiaire, les
aventures de ces « élites auto (et sciences po) proclamées »
pourraient aussi faire l’objet d’une bande dessinée. Connivences, Réseaux de
relations, petits arrangements entre amis, actions claniques, politiciens,
hommes d’affaires, journalistes, issus de Sciences Po, de l’ENA, de
Polytechnique et autres n’ont
qu’un but : garder un pouvoir sans partage, quelque soit le domaine
d’action. Le
fondateur de Sciences Po, Émile Boutmy, n’écrivait-il pas, après la Commune de
Paris de 1871 : « Contraintes de subir le droit du plus
nombreux, les classes qui se nomment elles-mêmes les classes élevées ne peuvent
conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il
faut que, derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la
tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de
mérites éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de
capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie. » Pas d’ambigüité,
pour que les élites ( les classes élevées ) n’aient plus à subir le droit
du plus nombreux et que ce droit (la démocratie) se heurte à un
« rempart », Sciences Po, permettant aux classes élevées de conserver
leurs prérogatives, à savoir leurs privilèges.
Depuis
plus de six mois, à Sciences Po, on cherche à remplacer un directeur mort. ( lire
sur le blog Archibald Zurvan les aventures de Casanova). Les deux seigneurs qui
président l’organisme et choisissent le directeur à leur botte sont impliqués
dans des malversations relevées par la Cour des comptes. L’un, le banquier
Pébereau, cède la place ; l’autre l’« économiste » corse de
religion napoléonienne, Casanova, s’accroche. Grace à son réseau mafieux, il
règne en maitre sur toutes les instances délibératives de l’Organisme. Il peut
se permettre de refuser d’appliquer les instructions d’un ministre et a ses
entrées au gouvernement. Il vient de choisir le nouveau directeur, ami du
précédent accusé de mauvaise gestion et notamment de s’être attribué des
rémunérations exorbitantes (plus de
570 000 euros par an). Le gouvernement n’a même pas osé suivre les
recommandations de la Cour des Comptes visant à modifier les statuts de
Sciences Po, en partie pour évincer le corse.
Le
nouvel homme lige aux ordres de Casanova, un certain F. Mion, après S.Po, ENA,
Normale, Conseil d’État, est secrétaire général de Canal Plus. Il a aussi comme
protecteur le célèbre banquier, Jacques Attali, conseiller de Mitterand puis nommé
par Sarkozy Président de la Commission pour la Libération de la Croissance
Française. Il est difficile de connaître le rôle exact du secrétaire
général de Canal ! S’occupe-t-il de la sécurité et du recrutement des
agents chargés d’espionner les journalistes et autres agents de l’entreprise
(affaire de l’humoriste Gaccio en décembre 2011) ? Ou encore, supervise t
il la « machine de guerre publicitaire » qui fait le fond de commerce
de cette station. (Tech Medias Actualités 4 mars 2013). Est ce lui qui a engagé
le producteur d’un célèbre spot publicitaire ? On peut voir, déjà, le
succès de la machine de guerre : « Les exemples de la traduction
publicitaire de ce nouveau positionnement ? Ils pullulent. A commencer par le
fameux spot publicitaire de « L'Ours », qui vient de recevoir le titre du spot
le plus primé au monde. On y découvre un plantigrade devenu réalisateur façon
Quentin Tarantino, dirigeant les acteurs, animant en despote les réunions de
brainstorming …
Les « classes élevées » sont bien avisées de
consolider le fameux « rempart » contre le peuple en l’abreuvant de
sottises et d’ignominies. Quoi de plus solide bêtisier de la résignation
jubilatoire que cette « ignoble réclame » dont parlait Elysée Reclus
au début du 20 ème siècle ? Comble de bonheur pour F. Mion, il va
bénéficier d’un associé de choix. P. Le Lay, spécialiste à TF1 du
« cerveau disponible ». Non seulement il aura à sa botte un adepte du
décervelage, mais un éminent professeur de breton. Depuis février, en effet, la
langue bretonne est enseignée à Sciences Po et les cours sont assurés par
Patrick Le Lay et une chanteuse Nolwenn Leroy. Comme le dit un
humoriste : « Pour lutter
contre la mondialisation, rien de tel qu’ouvrir un master de galettes » (Le
Monde 7 mars 2013). Sauf reprise en mains par le gouvernement, Mion sera le
nouveau directeur et J C Casanova aura gagné. Ses fidèles, qui pleurnichaient
et venaient à son secours lorsqu’il était, soi disant, maltraité par les
Médias, vont être soulagés. En premier lieu le sieur Badinter, l’un des 37
« indignés ».(Le Monde 16 décembre 2012) En effet le
« rempart » publicitaire, cette « machine de guerre » de
Canal+ étant gagnant, il pourra fêter, avec sa compagne présidente de Publicis
et M Levy président du directoire qui vient de se verser 16 millions d’euros de
rémunération « différée », une belle opportunité commerciale pour la
gigantesque Société de publicité. Comme le disait l’un des nombreux candidats
au poste de directeur : « On FAIT Sciences Po mais on ne pose
jamais la question : Qu’est ce qu’on fait à Sciences Po. »
4 Additif :
L’affaire Hessel.
Un
lecteur du Monde (9 mars 2013) tente d’expliquer le sens de cette unanimité
dans les éloges distribués à Stéphane Hessel, mort. Comment expliquer cet
unanimisme ? Il propose deux hypothèses : « soit les idées qu’il a défendues tout au long de sa vie étaient
insignifiantes et donc peu susceptibles de nourrir une controverse, soit, tout
au contraire, elles étaient de nature à changer radicalement notre vision du
Monde mais il est entendu qu’en ce cas elles doivent rester à l’état d’utopies
sympathiques. Dès lors, l’enterrement au Panthéon s’impose… ». Quant à
moi je pense que les deux hypothèses se rejoignent dans l’insignifiance et la
bonne conscience conservatrice. Le symbole même de ce conformisme
« indigné » et de bon aloi est l’enterrement aux Invalides, avec
cercueil couvert d’un drapeau tricolore et transporté au son de la musique
militaire par des militaires de l’Armée de l’Air, sous les yeux embués de
Hollande et toute sa clique. Qu’on évoque de « sympathiques utopies »
pour bercer le bon peuple, mais sans plus. Dans la même veine des idées
généreuses qui doivent rester lettre morte, Victor Hugo écrivait déjà dans le journal « Le
Rappel », en avril 1871 :
« je suis pour la Commune en principe et contre la Commune dans
l’application ». Surtout ne pas déposséder les « classes
élevées » de leurs privilèges. En outre dans Le Monde du 6 mars 2013, un
ancien PDG de l’AFP évoque le mensonge qu’a instillé et laissé se propager
Hessel à propos de son rôle dans la rédaction de la déclaration universelle des
droits de l’homme, rédaction à laquelle il n’a jamais participé. Le mensonge et
la malfaisance vont de pair. En 1982, alors qu’il était membre de la Haute
Autorité de l’Audiovisuel et qu’il s’agissait d’attribuer des fréquences aux
Radios libres qui se créaient, Hessel tentait de s’opposer, par toutes sortes
de moyens dilatoires, à la création de Radio Libertaire. Paix à
son âme et qu’il repose au Panthéon de Boudha.
ENVOI : Le « Chanteur de l’Écrit »
« Écrirais-je par amour pour les hommes, s’interroge Stirner. Non, j’écris parce que je veux mettre au monde mes pensées et leur y donner vie et si je prévoyais qu’elles vous feraient perdre votre repos et votre paix… je ne les en sèmerais pas moins.
Faites en ce que vous voulez, c’est votre affaire. Mais non seulement ce n’est pas par amour pour vous, mais pas même par amour de la « vérité » que je dis ce que je pense.
Je chante comme l’oiseau
Qui peuple les branchages
Le chant qui sort de ma gorge
Lui est suffisante récompense
Je chante parce que je suis chanteur. Et je me sers de vous parce que j’ai besoin d’oreilles pour m’écouter ».